Faire un bébé en famille recomposée : 4 questions pour savoir si on est prêts
Vous avez envie d’avoir un bébé mais vous vous demandez si c’est le bon moment pour votre couple et la famille recomposée dans son ensemble ? Si tout le monde est prêt ? Tour d’horizon des questions à se poser pour savoir si vous – et toute la famille – êtes prêts à accueillir un nouvel enfant…
Faire un bébé “à vous”, pour ce nouveau couple, cette nouvelle famille ? Quand l’idée émerge, il n’est pas rare de penser que le bon moment sera… plus tard ! Quand vous aurez un travail stable, un bon logement, quand les enfants seront un plus grands, etc. Mais attention à ne pas s’arrêter à ce qui relève souvent d’attentes sociales, alerte la psychologue Emmanuelle Drouet ! Les vraies questions (et surtout les réponses) se situent bien souvent à un niveau plus personnel. Voilà 4 questions pour faire le point et savoir si on est au clair avec son désir d’enfant.
Ai-je vraiment envie d’avoir un enfant, là, maintenant ?
“Pour moi comme pour beaucoup de psys, le bon moment pour avoir un enfant, c’est surtout celui où l’on en a envie, de ce bébé !”, résume Emmanuelle Drouet. “C’est le point le plus important ! Et on l’observe tous les jours : c’est rarement le moment où toutes les conditions sont réunies.”
Mais faire vraiment le point sur notre désir d’enfant, n’est pas si facile ! Il faut réussir par exemple, à faire abstraction de certaines projections ou attentes bien ancrées dans nos têtes. Quelques exemples ? “Elle n’a pas d’enfant, il faut que je lui fasse un bébé”, “Si je ne lui fais pas d’enfants, il va me quitter”, “A mon âge, je devrais déjà avoir des enfants”, “Sans enfant à nous deux, on ne sera pas une vraie famille”… Autant d’idées très répandues mais souvent sans fondement, qui peuvent tous nous traverser et influencer notre désir (ou notre frilosité d’ailleurs) à faire un bébé. Faire le point sur notre désir d’enfant véritable n’est donc pas si évident et demande parfois un peu de temps, de recul, de discussions à deux…
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Emmanuelle DROUET (@peripepsy sur instagram) est psychologue clinicienne depuis 20 ans. Maman et belle-mère, elle vit à Vincennes en famille recomposée.
En parallèle, elle écrit des romans dont le dernier, L’écho des souffrances silencieuses vient de paraître aux éditions Jouvence.
Suis-je vraiment au clair avec mon ex ?
“Ce devrait être un point d’attention important dans une famille recomposée : demandez-vous si vous avez vraiment tout réglé avec votre ex, ou pour votre partenaire, avec son histoire précédente”, recommande la psychologue. “Si l’un d’entre vous est encore très en colère, s’il a encore beaucoup de rancœur, de jalousie, cela signifie qu’il n’y a pas encore assez de “distance émotionnelle” ou psychique par rapport à l’histoire précédente et au conjoint précédent. Dans ce cas, il est préférable d’attendre que les conditions soient plus sereines pour accueillir un enfant. Ce sera mieux pour tout le monde, pour vous, comme pour ce futur bébé.”
Sommes-nous un minimum rôdés dans notre nouvelle vie en famille recomposée ?
“Pour les enfants, comme pour nous, adultes, mieux vaut s’assurer que l’on a déjà appréhendé un peu la vie sous le même toit en famille recomposée”, conseille également Emmanuelle Drouet. “Que l’on s’est un peu apprivoisé et que l’on a pris la mesure de cette nouvelle vie tous ensemble (la nouvelle organisation, les liens, les contraintes…)”.
Cela permet de se sentir plus posé, une fois nos repères retrouvés, d’avoir pris le temps de bien vérifier que cette nouvelle vie nous plaît, que l’on se sent bien dans la configuration familiale actuelle… Et d’avoir pris le temps, aussi, de se poser et de vivre en harmonie tous ensemble. Une histoire de tempo et d’équilibre, résume la psychologue : “Il est important que tous les membres de la famille aient pu prendre leurs marques avant qu’un nouveau changement de taille – et l’arrivée d’un bébé en est toujours un – vienne à nouveau tout bousculer !”
Les enfants ont-ils pris leurs marques dans la nouvelle configuration familiale ?
Bien sûr, ce n’est pas aux enfants de déterminer si c’est le bon moment pour nous d’avoir un bébé ou pas. Mais il faut pouvoir un peu se mettre à leur place pour comprendre le besoin de temps, parfois, de leur côté. “Les enfants vivant en famille recomposée se sont déjà coltinés une séparation, souvent douloureuse, l’arrivée d’un nouvel adulte dans leur vie (le conjoint ou la conjointe de leur parent), le fait de vivre sous le même toit avec ce beau-parent et éventuellement ses enfants”, rappelle la psy. “Rajouter là-dessus l’arrivée d’un petit frère ou d’une petite sœur, ça fait beaucoup ! Il faudrait idéalement leur laisser le temps d’investir la famille recomposée et ces nouveaux liens, avant d’amener l’idée d’un autre enfant dans la famille.”
Car il ne faut pas l’oublier : toutes ces étapes qu’on leur fait traverser sont autant de sources de stress pour eux. “Or l’arrivée d’un enfant, pour les parents comme pour les enfants de la famille, reste un facteur de stress”, poursuit Emmanuelle Drouet. Le risque, s’ils se retrouvent soumis à trop de facteurs de stress en même temps, c’est qu’ils n’arrivent pas à gérer, qu’il y en ait trop d’un coup. Et que l’arrivée du bébé s’en ressente. En tant que parent, il faut faire preuve de bonne intelligence et attendre un petit peu d’avoir trouvé nos marques.” Et ce, même si ce n’est pas toujours évident, notamment quand on a envie de reconstruire rapidement une belle et grande famille, ou lorsqu’on subit la pression d’une horloge biologique qui, elle, ne temporise pas !
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