Vacances d’été : comment j’ai développé une phobie organisationnelle
Famille recomposée,  The Belle-mère diary

Les vacances d’été quand on est parent séparé : comment j’ai développé une phobie organisationnelle

The Belle-mère diary – Chaque année, la question du planning des grandes vacances est un méchant casse-tête pour les parents séparés. Au point que je redoute le moment de lancer le premier message de type “tu as commencé à réfléchir aux vacances d’été” (et les semaines d’enfer qui vont forcément suivre). 

L’angoisse monte crescendo à partir de la rentrée de janvier. Passé Noël, l’échéance approche, il va falloir organiser les vacances d’été. Rien que d’y penser, j’ai comme un léger frisson au bas du dos, qui se transforme en franche sueur froide quand, comme cette année, rien n’est calé aux vacances de Pâques.

Car le premier problème, chez nous, tient au fait que tout le monde n’est visiblement pas confronté à la même urgence (coucou les boîtes qui demandent de poser les congés 5 mois à l’avance), et que tout le monde, surtout, n’a pas la même vision du calendrier : selon son penchant naturel pour l’anticipation ou selon le prix des billets de transport, les semaines qui passent n’ont pas tout à fait la même valeur !

Vacances des parents séparés : les tactiques de négociation

Je crois avoir testé plusieurs stratégies, sans parvenir à dégager un quelconque enseignement pour les vacances suivantes : dégainer ses semaines en premier, en se disant que le planning d’été est encore vierge et que ça va passer crème (clairement pas si simple, il y a toujours un contretemps non anticipé de l’autre côté), demander 2 semaines et laisser le reste ouvert, faire valoir ses contraintes de locations ou de billets, les seules dispo de libres chez les copains ou les grands-parents, notre boîte qui ferme en août, notre soeur dispo qu’en juillet, caler les vacances dès la rentrée de septembre pour l’été suivant, ou attendre en last minute en mode yolo… 

Quoi qu’il arrive, il y a 80% de chances pour que les semaines souhaitées finissent par un “ça colle pas, désolé.e! ». La statistique est purement subjective, mais je dirais que les vacances d’été ne se calent pas en moins de 3-4 semaines de tractations, de petites croix sur le calendrier, de recomptage de dodos… qui finissent toujours par une OD de Google Calendar.

Mis bout à bout, chaque année, c’est un Tetris grandeur nature avec, à l’arrivée, un truc qui ne ressemble plus à grand-chose, quand on finit par lâcher sur le fait de récupérer les enfants un lundi midi en Vendée et de les ramener un mercredi en fin d’aprèm sur un quai de gare en Provence… (surtout quand on n’a pas vraiment prévu d’aller ni en Vendée, ni en Provence).

Sur l’autoroute des vacances…

Certes, me diront certains mais “il y a ce qu’a statué le JAF, le jugement tout ça”… Oui mais non, trop simple, car nous trouvons qu’un mois/un mois, c’est trop long pour nous, comme pour les enfants. (C’est d’ailleurs, si l’on devait résumer, à peu près la seule chose sur laquelle on est d’accord, quand on y pense).

Déjà, parce que pour des raisons pro, le papa tient à des rythmes de 2 semaines, moi je préférerais une période de 3 semaines plus pratiques pour caser les semaines de location et les aller-retour hors week-end de chassé-croisé. Mais face aux raisons pro, j’ai abdiqué.

Résultat : on est devenus des spécialistes des rendez-vous improbables, auxquels nous sommes systématiquement en retard, sur des aires d’autoroutes bondées, lors des grands week-ends de chassé-croisé (ceux justement que j’espérais éviter). Et moi, je suis devenue une experte des aires d’autoroutes accessibles dans les deux sens de circulation, permettant à l’un de descendre et l’autre de remonter (enfin quand tout se passe bien).

Je me dis que pour mes enfants, les vacances d’été seront synonymes à tout jamais d’embouteillages et d’attente sur des parkings surchauffés, à boulotter des sandwichs triangles, le temps de remonter dans une autre voiture pour faire sensiblement le même trajet embouteillé dans l’autre sens.

La Sisyphe du calendrier des vacances

Alors, le jour J, souvent, c’est plutôt un soulagement. On a réussi à organiser les vacances d’été cette année encore, Mesdames, Messieurs, sous vos applaudissements ! Il aura suffi… de défier les lois du calendrier, la politique RH d’une grosse boîte, le carnet de commande d’un artisan débordé, l’organisation d’un enterrement de vie de jeune fille chaotique, un mariage ou un baptême à l’arrache, et la sacro-sainte semaine chez Papi/Mamie. Au final, on aura vaincu les prévisions de Bison Futé et survécu aux triangles-rosette. Et avec un peu de chance, au milieu de tout ça, on aura passé de super vacances.

Alors d’ici là, je me le répète chaque jour comme un mantra : “cette année encore, ça va aller”, “c’est pas la première fois”, “tu peux y arriver”, “cette année, pas d’aire d’autoroute un samedi, tu dois y croire”. Mais pour le moment, c’est la panique qui règne : on est mi-avril et tout reste à faire. Je procrastine en regardant le calendrier et en me demandant cette année encore comment on va s’en sortir, caressant l’idée que peut-être si on restait à la maison, ma foi… Mais en vrai, il paraît qu’on y arrive chaque année et que ça vaut la prise de tête, alors oui, cette année encore, on va rejouer.

En attendant, souhaitons-nous à tous bonne chance pour le planning et un peu à l’avance : « Bonnes vacances, bien sûr ! »

Rédactrice depuis presque 20 ans, Coralie s'est spécialisée dans les sujets lifestyle et tout ce qui touche la famille (société, psychologie, éducation, développement de l'enfant, bien-être...). Mère et belle-mère, elle chronique régulièrement sur Les Nichées ses coups de coeur et sa vie en famille recomposée.