Famille recomposée : 4 conseils pour se faire accepter comme beau-parent
Trouver sa place

Beau-parent en famille recomposée : 4 conseils pour se faire accepter

Que l’on soit déjà parent ou non, trouver sa place auprès de l’enfant d’un ou d’une autre – même si l’on est tombé très amoureux(se) de son père ou de sa mère – n’est ni naturel, ni tout à fait évident. Mais bien possible ! A condition de mettre en place assez rapidement les conditions d’une relation fondée sur le respect et la confiance réciproque. On vous donne 4 précieux conseils pour en poser les bases en famille recomposée et ainsi mettre toutes les chances de votre côté pour vous faire accepter de vos beaux-enfants.

Avez-vous déjà rêvé, quand vous étiez petite, de devenir belle-mère ? Vos enfants vous réclament-ils depuis des années un beau-père pour Noël ? Il y a de fortes chances que non ! Et pour cause, la position, particulièrement ingrate comme en témoignent tous les contes pour enfants qui contribuent à bien savonner la planche des nouveaux beaux-parents, n’est pas facile. 

Malgré tout, nous avons tous en tête des images de familles recomposées heureuses, affectueuses ou chacun a réussi à nouer des liens de respect voire d’affection avec tout le monde.

Et nous avons tous envie d’y arriver quand nous nous lançons dans l’aventure.

Le premier écueil que nous rencontrons est souvent, d’ailleurs, notre enthousiasme et plus particulièrement notre précipitation à construire cette nouvelle famille.

Bien sûr, vous êtes sans doute amoureux.se, vous avez envie de vivre avec votre partenaire, de passer du temps avec lui/elle, d’apprendre à connaître ses enfants et de les considérer un peu comme les vôtres… Sauf que les relations ont besoin de temps pour se construire. Les enfants qui ont connu un divorce sont plus méfiants à accorder leur confiance et leur affection, car ils ont déjà fait l’expérience d’une séparation et n’ont parfois pas envie de s’attacher. Il faut aussi compter sur les conflits de loyauté, parfois quelques divergences d’éducation ou de points de vue, un peu de peur aussi face à cette nouvelle personne que vous êtes et qui lui vole (même un peu) son parent. 

Accepter que vous n’allez pas être adopté.e du jour au lendemain mais que la relation va se construire pas à pas, au rythme de l’enfant, est le meilleur point de départ : “S’apprivoiser mutuellement prend du temps” confirme la psychoclinicienne Yvonne Poncet-Bonissol dans son livre “Vivre heureux dans une famille recomposée” (éditions Piktos). 

Voici quelques grandes idées pour, ensuite, mettre toutes les chances de votre côté.

1- Ne cherchez pas à “séduire” vos beaux-enfants coûte que coûte 

Attention danger ! Qu’il est tentant de chercher à se faire aimer par ses nouveaux beaux-enfants ! Flatteries exagérées, câlins un peu forcés, connivence surjouée en essayant de parler “djeun”, billets pour des parcs d’attraction et cadeaux à gogos… On pense souvent à tort à la recette facile. Mais c’est tout l’inverse qui risque de se passer. Car les enfants ne s’y trompent pas et peuvent très vite avoir l’impression qu’on essaie de les “acheter”. Certains rentreront dans le jeu mais auront vite tendance à considérer cette pluie de cadeaux comme un dû (et ce n’est pas trop l’effet souhaité, non ?), d’autres risquent de se fermer à la relation. Comme l’explique Yvonne Poncet-Bonissol, “(L’enfant) ne manquera pas de déceler le manque de sincérité de ces actes, et de s’en sentir affecté et/ou agacé. Dans ce cas, il peut se fermer à son beau-parent, ou le rejeter fermement.”

De la même manière, mieux vaut éviter les manifestations d’affection trop marquées – petits surnoms et câlins non sollicités – qui viennent souvent heurter la pudeur des enfants et encore plus des ados.

A lire pour aller plus loin

Vivre Heureux dans une famille recomposée est un guide très utile où les auteures, psy et coach, partagent leur vision et leurs conseils pour chaque membre de la tribu. Pour mieux comprendre ce que chacun traverse, là où peuvent se nicher ses difficultés et pour trouver le moyen ensemble de construire une nouvelle vie de famille.

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2 – Ne tentez pas d’imposer tout de suite votre autorité auprès des enfants de votre partenaire

Faire preuve d’autorité trop vite face à un enfant ou un adolescent qui ne vous connaît pas vraiment encore et qui ne vous considère donc pas légitime à l’exercer risque de vous faire courir tout droit à la catastrophe. Le risque ? Que l’enfant se braque, que la confiance et le respect réciproque qui étaient en train de se mettre en place en souffrent, que les relations se tendent… Et que la maison devienne un terrain hostile.

Le conseil d’Yvonne Poncet-Bonissol ? “La bonne mesure consiste à choisir les points qui paraissent les plus importants. L’erreur serait de se battre sur tout et de donner l’impression de critiquer en permanence, ce qui risquerait d’agacer les enfants et aussi le conjoint.”

Dans un second temps, ce sera à votre conjoint, par le soutien qu’il vous apportera dans vos choix et positions au quotidien, qui vous conférera la légitimité d’exercer votre autorité auprès des enfants. 

3- Soyez (sincèrement) à l’écoute de vos beaux-enfants

Divorce, déménagement, changement d’organisation familiale… On ne dira jamais assez à quel point ce que les enfants traversent avec une recomposition peut être déstabilisant. Certains se murent dans le silence, d’autres développent des trésors d’adaptabilité, d’autres se révoltent ou se montrent désagréables. Mais tous ont bien souvent le même vécu d’insécurité, d’incertitude, l’impression d’être déplacés comme des pions sans peser dans l’équation, sans qu’on leur demande leur avis. 

Réussir à percevoir leur mal-être et à accueillir leurs émotions vous aidera à construire une relation de confiance mutuelle. Ils sentiront un intérêt (qui doit bien sûr, être sincère, sous peine de provoquer le même rejet qu’évoqué un peu plus haut) qui vous permettra assez naturellement de trouver leur place auprès d’eux. A condition toutefois de ne pas les juger, de ne pas manifester systématiquement réprobation et agacement, ou de leur donner l’impression que vous voulez remplacer à leurs côtés leurs parents biologiques. 

4- Beaux-parents, préservez-vous !

A trop vouloir bien faire, les beaux-parents peuvent vite s’épuiser et être tentés de renoncer. “Celui qui donne tout finit par s’user et se lasser : au bout d’un moment, il est tout simplement vidé, surtout lorsque sa générosité n’obtient rien en retour”, résume ainsi Yvonne Poncet-Bonissol.

L’enfant qui sent qu’on se plie à ses quatre volontés pour tenter de l’amadouer et de se faire aimer de lui sera rarement reconnaissant à l’adulte qui fait pourtant tant d’efforts. C’est là la cause d’un immense et très fréquent malentendu dans les familles recomposées : les beaux-parents ont l’impression de tout donner pour se faire accepter (et souvent, c’est vrai ; ils donnent énormément sans retour) mais pour les beaux-enfants ces “faux” gestes d’attention n’ont pas de valeur car ils ne sont pas sincères. Et peuvent même être perçus comme un signe de faiblesse, engendrant manque de respect et mépris.

Pour se faire adopter par ses beaux-enfants, mieux vaut donc ne pas chercher à “forcer” les sentiments et surtout veiller à rester soi, à respecter ses propres besoins et à ne pas s’oublier sur l’autel de cette nouvelle famille à construire. Votre “sacrifice” serait inutile et surtout contre-productif : il y a de fortes chances dans ce cas que ni vous, ni vos beaux-enfants aient envie de continuer l’aventure de la recomposition sur cette lancée.

Au contraire, des relations sincères et de la patience seront vos meilleurs atouts pour poser les bases d’une relation durable.

Journaliste depuis plus de 20 ans, ancienne rédactrice en chef de Psychologies.com, je m'intéresse depuis toujours aux questions familiales et la psycho au sens large. Je suis moi-même mère et belle-mère et partage ici les meilleurs conseils d'experts pour vivre le plus sereinement possible le quotidien de parent séparé, que vous viviez en famille monoparentale ou recomposée.