Les besoins fondamentaux des enfants en famille recomposée
Heureux ensemble

Les besoins fondamentaux des enfants en famille recomposée

Vivre aux côtés d’un adulte qui n’est pas son parent, cohabiter avec d’autres enfants, partager son espace et parfois son parent… Le quotidien en famille recomposée n’est pas simple pour les enfants. Les parents inquiets se demandent souvent comment les aider à s’adapter… Une solution consiste à bien connaître leurs besoins fondamentaux pour s’assurer que leur nouveau cadre familial leur permet de se développer et de grandir de manière sereine. Tour d’horizon de ce dont ils ont vraiment besoin, avec le psychiatre Christophe Fauré et son livre “Comment t’aimer, toi et tes enfants ?”.

1- Se sentir en sécurité au sein de la famille recomposée

Ce qui signifie qu’ils doivent : 

  • pouvoir faire confiance aux adultes

Ce qui n’est déjà pas forcément évident vis-à-vis de ses parents (après tout, ceux-ci viennent de se séparer alors qu’il espérait pouvoir grandir en famille), mais qui l’est encore moins avec la nouvelle compagne ou le nouveau compagnon de son ou ses parents.

LE CONSEIL : Vous êtes un tout nouveau beau-parent ? Attachez-vous avant toute chose à gagner la confiance de vos beaux-enfants. Le reste (l’autorité, l’amour, etc…) ne pourra venir que dans un second temps.

  • pouvoir prévoir

Les enfants ont besoin de pouvoir se projeter et n’aiment pas être pris de court.

LE CONSEIL : prévenez-les systématiquement et le plus en avance possible des grands changements qui vont affecter leur vie (la recomposition, un déménagement, la résidence alternée, l’organisation des vacances, etc.)

  • vivre dans une certaine stabilité

Les enfants, et notamment les plus jeunes, aiment la routine. Ils ont besoin de rituels, de constance.

LE CONSEIL : même si ce n’est pas toujours évident, essayez au maximum de vous mettre d’accord en avance avec votre ex sur l’organisation de la garde et de manière générale de tout ce qui concerne l’enfant. Evitez ainsi un trop grand nombre de changements de dernière minute qui épuisent ses capacités d’adaptation.

  • se sentir en sécurité dans la fratrie recomposée

Ne vous voilez pas la face : les rivalités ou la jalousie sont inévitables dans une fratrie, elles le sont encore plus dans une fratrie recomposée où les enfants, par définition, ne se connaissent pas forcément très bien, ont des âges et des éducations différents.

LE CONSEIL : préservez au maximum le territoire de chacun. Idéalement, chaque enfant devrait pouvoir avoir un endroit à lui, où se retrouver seul et au calme. Veillez aussi à traiter tous les enfants de la même manière (ce qui implique d’avoir trouvé un modus operandi commun en amont entre adultes) pour éviter le sentiment de compétition et préserver leur équilibre affectif.

2- Vivre avec un cadre rassurant et immuable

Les deux familles avaient des règles différentes ? Tout change entre chez papa ou chez maman ? Attention, avoir des limites claires et fiables est un besoin fondamental de l’enfant “même si l’enfant se révolte et cherche à transgresser”, précise Christophe Fauré.

LE CONSEIL : anticiper au maximum en cherchant à établir des règles communes d’une maison à l’autre et au sein du foyer recomposé. Parlez-en ensemble avec les enfants, formalisez-les si besoin (en faisant par exemple, encadrer un joli règlement intérieur).

3- Se sentir aimé, écouté, respecté au sein de la famille recomposée

“Plus il percevra une connexion émotionnelle avec les adultes qui doivent prendre soin de lui, plus il sera détendu et en sécurité avec eux”, indique Christophe Fauré, à l’attention des parents et beaux-parents en famille recomposée. Comment faire concrètement ? Toujours écouter et s’adresser aux enfants avec respect, attention et bienveillance… Même lorsque l’on est soi-même agacé (et même si ce n’est pas toujours évident).

LE CONSEIL : chaque enfant a besoin de sentir qu’il appartient au groupe familial et de comprendre et de garder la place qu’il y occupe. Ils ont donc besoin d’être “accueillis” et respectés dans la nouvelle organisation familiale. Même ceux, précise le psychiatre, qui ne se montrent pas très aimables…

4 – Etre reconnu et valorisé

Etre associé aux décisions familiales, être écouté et remercié quand il est gentil, encouragé dans ses découvertes… Tout enfant a besoin de marques de reconnaissance. A plus forte raison quand son environnement familial a beaucoup changé et qu’il partage désormais son quotidien avec des personnes qui lui étaient quelques mois plus tôt étrangères.

LE CONSEIL : laissez le temps aux enfants d’apprendre à connaître leur beau-parent, ses enfants éventuels. Essayer d’être à son écoute et de faire en sorte qu’il se sente important, soit en l’associant aux discussions, soit en tâchant de prendre en compte son avis, ses envies. Mais soyez sincère. La gentillesse qui sonne faux, les félicitations forcées ont de fortes chances sinon d’être perçues comme des moyens d’”acheter l’enfant”. Et cela compromettra d’autant la confiance qui pouvait commencer à s’installer.

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Journaliste depuis plus de 20 ans, ancienne rédactrice en chef de Psychologies.com, je m'intéresse depuis toujours aux questions familiales et la psycho au sens large. Je suis moi-même mère et belle-mère et partage ici les meilleurs conseils d'experts pour vivre le plus sereinement possible le quotidien de parent séparé, que vous viviez en famille monoparentale ou recomposée.