“Bonne fête, ta mère !” Le piège de la fête des mères pour les belles-mères
The Belle-Mère Diary – Il y a celles qui sont fêtées avec les mamans, celles qui ne sont pas fêtées du tout… et celles qui aimeraient juste qu’on pense à elles une fois de temps en temps ! Bref, être belle-mère quand approche la fête des mères, c’est une sacrée galère… Pour les enfants aussi, d’ailleurs… Et le pire, c’est que chaque année, ça recommence ! Plongée dans une journée émotionnellement à hauts risques.
Au fil des années, j’ai aidé des petites mains à cuire des gâteaux, à faire des fleurs en papier crépon et à écrire des “Bonne fête maman” au feutre, au crayon, à la peinture qui bave et en paillettes qui brillent…
Est-ce que ça m’a coûté ? Non.
Est-ce que j’ai été un peu jalouse ? Peut-être.
Est-ce que je rêve que ma belle-fille me souhaite la fête des mères avec présent fait-main et mots d’amour qui font fondre le cœur ? Non, je ne suis pas sa mère.
Est-ce que malgré tout, c’est compliqué chaque année, cette fête de la daronne ? Ben oui, un peu quand même.
Journée sensible pour position d’équilibriste
Et pour moi, c’est précisément ça, le piège de la fête des mères quand on est belle-mère. On ne sait pas vraiment comment se positionner et quoi que tu fasses ou qu’ils fassent (les enfants), ce jour-là pique toujours un peu (beaucoup, à la folie, au choix, vous connaissez la suite…). En résumé, quoi qu’il arrive, ça n’arrive jamais bien.
Parce que la fête des mères résume très justement la vie d’équilibriste de la belle-mère. On peut prendre soin des enfants “comme la mère”, soigner “comme”, nourrir “comme”, consoler “comme”, être présente “comme”, laver les chaussettes “comme”… au final, le jour J, on n’aura pas le porte-savon en terre cuite ou le dessin mignon “comme”. Justement parce qu’on est “comme”… mais pas LA mère.
Fête des mères, fête amère
Et qu’on le veuille ou non, cela rend ce dimanche de mai franchement amer. « Fête des mères, ta mère ! », oui ! Partons plutôt sur une fête de la non-reconnaissance ou un hommage national à l’ingratitude du rôle… disons qu’on n’est pas vraiment sur quelque chose d’agréablement vécu par les belles-mères.
Et quand on l’a, le dessin, le bisou, le petit mot, soit parce que papa a insisté, soit parce que le bel-enfant a eu sincèrement envie de ou se sent obligé de (rayer la mention inutile), on ne se sent pas toujours très à l’aise, en face, non plus. Parce qu’on n’est pas la mère, une fois encore. Et parce qu’en tant que mère, j’avoue, je n’aimerais pas trop “partager” ce jour-là avec leur belle-mère (que je respecte à 200% par ailleurs).
Une vraie galère AUSSI pour les enfants
C’est aussi et avant tout une histoire de place pour chacun… Les familles recomposées sont suffisamment complexes comme ça pour ne pas embrouiller les enfants avec des subtilités supplémentaires. Car pour eux aussi, les petits, la fête des mères en famille recomposée est un exercice à hauts risques, souvent compliqué à vivre :
Parce qu’ils ont peur de blesser s’ils ne font rien,
Parce qu’ils ont l’impression de passer à côté d’un truc si les autres enfants de la tribu (en l’occurrence les enfants de la belle-mère) déboulent avec pleins de petites attentions
Et parce qu’ils voient leur conflit de loyauté vis-à-vis de leur mère crever le plafond, s’ils fêtent leur belle-mère à cette occasion.
En gros, pour eux aussi, c’est la loose au grattage comme au tirage !
Une fête à soi ?
Aux Etats-Unis, ils ont trouvé la parade : ils fêtent les belles-mères le week-end après les mères (c’était ce dimanche 19 mai). Les marâtres que nous sommes ont ainsi un jour bien à elles. Un jour dans l’année où espérer une jolie fleur, un mot doux, un dessin tendre…
L’histoire raconte que l’idée remonte à une vingtaine d’années et qu’on la doit à une petite de 9 ans qui aurait contacté le Sénateur de son état, la Pennsylvanie, pour officialiser une fête des belles-mères en bonne et due forme le dimanche suivant la fête des mères. Mignon, non ?
Vrai ou pas, c’est peut-être un bon compromis qui permettrait de ne plus brouiller les pistes entre les places de chacun, tout en offrant visibilité et colliers de nouilles à chacune de ces femmes importantes dans la vie de l’enfant.
Ca pourrait aussi apporter un peu de lumière sur les belles-daronnes et qui sait, à termes, oeuvrer à une meilleure reconnaissance de notre présence auprès des enfants… – et allons-y, osons tout, il paraît que c’est bientôt notre fête – de notre rôle et de nos droits ! On y croit ?
Et vous, comment ça se passe chez vous ? Vous êtes plutôt pour ou contre fêter les belles-mères le jour de la fête des mères ? Ou plutôt pour un jour à part ?
A lire aussi sur Les Nichées : la précédente chronique de The Belle-Mère Diary