Famille recomposée : la belle-mère à l'épreuve du conflit de loyauté
Famille recomposée,  Heureux ensemble

Famille recomposée : la belle-mère à l’épreuve du conflit de loyauté

Un enfant en plein conflit de loyauté peut être extrêmement blessant, sans même le vouloir, vis-à-vis de sa belle-mère. Comment se protéger “des balles perdues” ? Garder la distance et la bienveillance nécessaire quand on se sent rejetée ? Nos conseils.

Le premier réflexe ?  Se rappeler régulièrement que quand un enfant oscille entre attachement et rejet de sa belle-mère, il ne s’agit pas d’un rejet de vous spécifiquement, de votre personne ! Mais d’une tentative de gérer un tiraillement intérieur. L’enjeu alors ? Offrir à l’enfant un espace où il peut exister sans pression… Mais sans s’oublier pour autant !

Conseil n°1 : Avant tout, s’accompagner soi-même

En tant que beau-parent confronté à un enfant en proie au conflit de loyauté, il est essentiel d’accompagner ses propres émotions avant d’agir. Se sentir rejetée ou injustement traitée est naturel, mais réagir sous le coup de l’émotion peut renforcer le conflit de loyauté. Plus la belle-mère est stable intérieurement, plus elle peut être un repère sécurisant pour l’enfant.

Conseil n°2 : Ne pas se sentir visée personnellement

Un enfant en conflit de loyauté ajuste son comportement en fonction de son environnement. Son attitude ne définit pas la relation sur le long terme. Il est essentiel de ne pas tout interpréter vis-à-vis de soi et de prendre du recul pour ne pas réagir à chaud.

Conseil n°3 : Lui laisser de l’espace sans attente de validation

L’objectif est de permettre à l’enfant d’être plus ou moins proche selon les jours sans chercher à forcer l’attachement. Il n’a pas à prouver quoi que ce soit, et le lien se construit dans la régularité et la constance. Imaginez que vous soyez dans le rejet de quelqu’un, qu’est-ce qui vous aidera ? Qu’on vous force à l’accepter, voire à l’aimer ? Ou que la personne reste empathique et bienveillante sans chercher coûte que coûte à chercher votre compagnie ou affection ? 

Sarah est thérapeute et conférencière, spécialisée dans l’accompagnement des belles-mères et des couples en famille recomposée.
Psychopraticienne, elle est formée à différentes approches comme l’hypnose, l’EFT, la cohérence cardiaque, ou encore l’accompagnement familial. Autant d’outils qui lui permettent de proposer des solutions adaptées aux familles recomposées, dont un programme et le Cercle Privé, la première application professionnelle de soutien et d’accompagnement pour les belles-mères.
Toutes les infos ici

Conseil n°4 : Ne pas tout accepter : poser un cadre sans alimenter le conflit

L’enfant a le droit d’avoir des émotions complexes, mais cela ne justifie pas tout. Il est possible d’accueillir ce qu’il ressent tout en lui rappelant les bases relationnelles. Dire “bonjour” ou respecter les règles de la maison ne remet pas en cause son attachement à ses parents. C’est ce que j’appelle : dire oui aux besoins, mais non à la stratégie. On peut valider les besoins de l’enfant mais l’inviter à avoir un autre comportement, en lien quand même avec ses besoins. 

Conseil n°5 : Être une présence stable

L’enfant doit sentir que la relation ne dépend pas de ses fluctuations émotionnelles. Ne pas exagérer la proximité quand il est affectueux, ni s’effacer quand il prend ses distances. En restant constante, vous lui offrez un repère rassurant… d’où la grande importance de prendre soin de soi ! 

Petite précision également capitale : en tant que belle-mère, vous n’êtes pas obligée de faire tout ça ! Tout dépend des situations et de votre envie de vous impliquer, aussi, bien sûr.

Conseil n°6 : Accueillir l’idée que l’attachement prenne du temps et que la belle-mère n’a pas tout pouvoir et tout contrôle là dessus

Non, tout ne dépend pas de vous ! En tant que belle-mère, vous pouvez avoir l’impression que si vous faites « tout bien », la relation avec l’enfant va s’améliorer rapidement. Mais l’attachement ne dépend pas uniquement de vous. L’enfant a son propre rythme, ses blessures, ses conflits internes, il y a aussi les personnes autour de lui qui l’influencent. 

Même avec toute la bienveillance du monde, vous ne pouvez pas forcer un lien, ni tout contrôler. Votre rôle n’est pas de vous « faire aimer » mais d’offrir un cadre stable et sécurisant, où l’enfant pourra, quand il sera prêt, s’autoriser à être bien avec vous.

Le conflit de loyauté et le père qui recompose

Le père biologique a un rôle essentiel :  c’est lui qui peut sécuriser la place de chacun et poser un cadre sain. Sa mission est de :

  • Rassurer l’enfant : lui montrer qu’il a le droit d’aimer tout le monde sans trahir personne, l’accompagner dans ses émotions, dans son conflit interne.
  • Encadrer les relations : il doit être clair sur les règles et le respect dans la maison, sa posture envers lui est très importante pour la sécurité de TOUS.
  • Soutenir sa compagne : valider sa place, sans la laisser porter seule la responsabilité de la relation.

Mais un piège fréquent est de toujours passer par le père dans la communication quand on est belle-mère. L’enfant peut alors ressentir que la belle-mère n’ose pas s’adresser à lui directement, ce qui peut nourrir une distance ou un rejet. Elle peut gérer sa relation avec lui, à son rythme, sans attendre d’autorisation. L’enjeu est que chacun trouve sa place naturellement, sans forcer, ni effacer.

A lire aussi sur Les Nichées

Sarah est thérapeute et conférencière, spécialisée dans l’accompagnement des belles-mères et des couples en famille recomposée. Psychopraticienne, elle est formée à différentes approches comme l'hypnose, l'EFT, la cohérence cardiaque, ou encore l'accompagnement familial. Autant d’outils qui lui permettent de proposer des solutions adaptées aux familles recomposées, dont un programme et le Cercle Privé, la première application professionnelle de soutien et d’accompagnement pour les belles-mères.