“Entre deux feux” : Identifier les signes du conflit de loyauté chez un enfant
Le conflit de loyauté peut être particulièrement sournois dans ses manifestations. Voici des comportements d’enfants qui doivent mettre la puce à l’oreille dans les familles recomposées.
1- Changements de comportement entre les foyers
L’enfant semble « être une personne différente » selon le lieu où il se trouve. Chez son père, il est détendu et complice avec sa belle-mère/son père…, mais chez sa mère, il devient distant, voire critique envers elle.
2- Oscillations entre affection et rejet
Il peut dire ‘je t’aime’ à sa belle-mère et 2 minutes après dire à son père “on était mieux avant, avec maman, hein?”. Il peut être affectueux et dans le rejet, sans raisons visible.
3- Hyper-vigilance émotionnelle
Il scanne en permanence les réactions des adultes, cherchant des indices pour adapter son comportement et éviter de réveiller des tensions.
Sarah est thérapeute et conférencière, spécialisée dans l’accompagnement des belles-mères et des couples en famille recomposée.
Psychopraticienne, elle est formée à différentes approches comme l’hypnose, l’EFT, la cohérence cardiaque, ou encore l’accompagnement familial. Autant d’outils qui lui permettent de proposer des solutions adaptées aux familles recomposées, dont un programme et le Cercle Privé, la première application professionnelle de soutien et d’accompagnement pour les belles-mères.
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4- Autocensure et justification excessive
Il minimise ou cache les bons moments passés chez un parent ou un beau-parent, comme s’il devait prouver sa loyauté à l’autre.
5- Gel des émotions
Lorsque le conflit est trop intense, certains enfants finissent par « geler » leurs émotions. Ils ne verbalisent plus ce qu’ils ressentent, ne montrent plus de joie ni de tristesse dans un des foyers ou avec certaines personnes. Ils peuvent :
- Ne plus répondre quand on leur demande ce qu’ils ressentent,
- Ne pas exprimer d’enthousiasme, même pour des choses qui les passionnaient avant,
- Donner des réponses neutres, sans affect, comme s’ils s’étaient désengagés émotionnellement.
Ce mécanisme de défense permet à l’enfant d’éviter un tiraillement trop douloureux. En se coupant de ses émotions, il ne risque plus de « trahir » qui que ce soit. Parfois on observe des enfants qui ‘prennent les émotions’ de l’autre parent sur eux. Cela peut aussi être un signe d’un conflit intérieur qui dépasse ses ressources émotionnelles.
6- Besoin de rappeler l’autre parent en permanence
C’est un enfant qui dira souvent, par exemple :
- « Chez maman, on fait comme ça… »
- « Maman aussi aime bien ce film. »
7- Sentiment de devoir « choisir » un camp
L’enfant peut verbaliser directement son malaise et son tiraillement en confiant par exemple « J’ai l’impression que je dois choisir entre vous. »
⚠️Attention, tous ces comportements peuvent parfois donner lieu à une mauvaise interprétation mais non, ce n’est pas de la manipulation ! Ce sont des tentatives inconscientes de l’enfant pour apaiser le conflit intérieur qui le traverse.
⚠️Attention aussi : Il est essentiel de différencier le conflit de loyauté, qui est un tiraillement émotionnel naturel, de l’instrumentalisation d’un enfant par un parent. Lorsqu’un parent utilise l’enfant comme un outil dans le conflit parental, je parle d’objetisation de l’enfant. Il n’est alors plus reconnu pour ses besoins propres, mais devient un enjeu entre les adultes, un moyen de pression ou de validation affective.
Dans ces cas-là, le conflit de loyauté peut évoluer en clivage de loyauté. L’enfant ne se contente plus d’osciller entre les deux figures parentales : il est poussé à choisir un camp et à rejeter totalement l’un des parents. Ce rejet n’est pas une décision consciente, mais une tentative de survie émotionnelle face à une pression qu’il ne peut pas gérer autrement.
Les signes du clivage de loyauté
- L’enfant adopte une vision binaire : un parent devient « tout bon », l’autre « tout mauvais ».
- Il reprend des discours d’adultes qui ne semblent pas vraiment les siens (ex. « Papa/Maman ne m’aime pas », « Il/elle ne s’est jamais occupé(e) de moi », ”Il ne paie pas assez de pension”).
- Il nie ou efface les souvenirs positifs avec le parent rejeté.
- Il exprime un rejet intense et disproportionné, sans raison apparente, envers l’un des parents.
La différence entre conflit et clivage de loyauté
- Le conflit de loyauté : l’enfant oscille entre deux figures, cherchant un équilibre, mais garde des liens avec les deux.
- Le clivage de loyauté : l’enfant coupe le lien avec l’un des parents pour préserver son attachement avec l’autre, sous une pression plus ou moins explicite.
Ce phénomène est particulièrement grave, car il enferme l’enfant dans une vision manichéenne qui peut affecter durablement sa capacité à construire des relations nuancées et équilibrées à l’âge adulte.Si un enfant est utilisé comme un outil contre l’autre parent, on dépasse le conflit de loyauté et on entre dans une dynamique de manipulation plus grave, nécessitant un accompagnement spécifique.
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Sarah La Douceur des Hérissons
Sarah est thérapeute et conférencière, spécialisée dans l’accompagnement des belles-mères et des couples en famille recomposée. Psychopraticienne, elle est formée à différentes approches comme l'hypnose, l'EFT, la cohérence cardiaque, ou encore l'accompagnement familial. Autant d’outils qui lui permettent de proposer des solutions adaptées aux familles recomposées, dont un programme et le Cercle Privé, la première application professionnelle de soutien et d’accompagnement pour les belles-mères.
