Séparation, famille recomposée : en finir avec ces ruminations qui nous épuisent
La dernière phrase assassine de son ex, la réaction inappropriée de son fils au dîner, le manque de soutien de votre partenaire à cette occasion… Vous y pensez sans arrêt ? Ca tourne en boucle sans que vous parveniez à les arrêter ? La famille recomposée offre un terrain particulièrement propice aux ruminations. Voici comment vous pouvez apprendre à les faire taire.
Notre cerveau serait traversé chaque jour par des milliers de pensées. Et on estime que la plupart d’entre elles ne seraient pas particulièrement heureuses. Si vous avez déjà fait l’expérience des ruminations, tout cela ne vous surprendra peut-être pas tant car ces pensées incessantes, vaines, “en boucle” sont envahissantes… et épuisantes.
A l’origine : un mot, un fait qui va finir par prendre toute la place, revenir sans cesse, sans que l’on parvienne à la mettre à distance ou arrêter son retour, encore et encore. Certaines nous réveillent la nuit, d’autres pourrissent nos journées en nous maintenant dans un bain de stress et de négativité. Résultat : le moindre petit geste, le moindre mot malheureux peut venir souffler sur ces braises qui ne s’éteignent jamais. Et c’est l’explosion ! Peut-on éviter l’escalade ? Se débarrasser de cette pensée en boucle pour enfin apaiser notre mental ?
Les ruminations, des pensées vaines
“Il existe en effet un antidote aux ruminations, c’est la méditation”, explique Gaëlle Piton, sophrologue, coach et auteure de nombreux ouvrages de bien-être. “Et bonne nouvelle, contrairement à beaucoup d’idées reçues, ce n’est pas réservé à une élite ! En réalité, l’antidote au trop penser est de revenir dans notre corps : on peut tous faire autrement. Apprendre à ne plus être envahi par toutes ces pensées. Mais attention, cela ne se fait pas pour autant en un claquement de doigts !”.
Gaëlle Piton est sophrologue, coach, auteure et conférencière et instructrice en méditation de pleine conscience… Elle est également spécialisée dans l’accompagnement des artistes, des femmes et des auteurs.
A lire pour aller plus loin :
J’Arrête de trop cogiter, 21 jours pour transformer ses pensées parasites, De Gaëlle Piton, Editions Eyrolles.
A acheter ici
La Méditation, C’est la vie !, de Gaëlle Piton, Editions First, à acheter ici
Crédit photo : Laure Villain
Première étape pour s’attaquer à ces ruminations : les identifier.
“La rumination, c’est une pensée qui tourne en boucle, mais qui ne “donne rien”, explique la sophrologue. C’est une pensée purement stérile. Malheureusement, ces ruminations peuvent avoir beaucoup de conséquence : elles créent beaucoup de stress et peuvent empêcher de dormir, de manger”
Elles peuvent prendre des formes différentes en fonction de leurs sources. “La première question que vous pouvez vous poser, c’est “quelles sont vos ruminations ?”. Certaines sont tournées vers le futur et plongent leurs racines dans le stress par anticipation. Ce sont typiquement les pensées du genre « je ne vais pas y arriver », “ses enfants arrivent demain, ça va être épouvantable”, “je vais encore en prendre plein la tête ce week-end”, etc… D’autres, au contraire, sont orientées sur le passé. C’est le cas des ruminations sur la séparation, ce qui s’est dit, ce qui s’est fait, les mensonges ou “trahisons” non digérées. Ce qui est certain, c’est qu’il n’y a qu’un espace dans lequel il ne peut y avoir de rumination ; c’est le moment présent.”
La méditation, redoutable outil anti-rumination
Et c’est là, précisément, on entrainant notre esprit à rester ici et maintant, dans l’instant présent, que la méditation permet de stopper nos ruminations. “La méditation est un entraînement de l’esprit, résume ainsi Gaëlle Piton. Je parle de méditation de pleine présence pour décrire cette pratique qui consiste à ramener son attention à un support. Le plus connu, c’est le souffle, mais ça peut être le son, si vous préférez. Pas de panique, il ne s’agit pas d’y passer des heures ou même 15 mn par jour. Trois minutes, chaque jour, c’est suffisant, comme une petite routine que l’on ancre dans son quotidien au long cours. Plutôt qu’outil que l’on peut dégainer en cas de période de crise, d’un claquement de doigts.”
Le plus dur est donc… de commencer. De se lancer, de s’entraîner et de garder ces quelques minutes pour soi, chaque jour, pour prendre soin de nos pensées et donc de notre bien-être. Il faut quelques répétitions pour prendre une nouvelle habitude, donc il vous faudra persévérer quelques temps avant que ces quelques minutes de méditation deviennent une habitude… voire un besoin pour s’apaiser. Mais une chose est sûre, même si votre quotidien en famille recomposée est hyper chargé, même et surtout si vous êtes très souvent sollicité.e : ce n’est pas du luxe ! Une idée pour vous en convaincre : “Quand les familles se retrouvent, ce sont deux systèmes familiaux qui se retrouvent (même si le beau-parent n’a pas d’enfant, il rejoint la famille avec ses croyances, ses valeurs, sa sensibilité). Si chacun travaille un peu de son côté pour être plus zen, plus positif, moins sur les nerfs, c’est toute la famille qui va bénéficier d’un système plus harmonieux.”
Comment commencer à méditer ?
Vous ne connaissez rien à la méditation ? Vous vous demandez si c’est vraiment fait pour vous ? Le mieux est d’essayer ! L’exercice peut paraître étrange au début mais avec un peu de persévérance, les premiers résultats positifs ne tardent pas. De nombreuses applications permettent de s’initier à travers des “méditations guidées”, où une voix vous guide dans votre pratique.
Gaëlle Piton, elle, conseille encore plus simple aux débutants. “Insight Timer est un simple timer de méditation, mais l’appli est très bien faite et vous permet de chronométrer les 3 minutes où vous essayer de “revenir à votre respiration”. Sinon, vous pouvez tester Respirelax + . C’est une appli gratuite pour pratiquer la cohérence cardiaque, et elle est très facile à utiliser : pendant 3 minutes, vous ramenez votre attention sur la petite bulle. C’est fait pour la respiration, mais cela permet aussi de méditer.”