La CNV, l’outil à connaître absolument pour mieux se parler et se comprendre en famille recomposée
La communication non-violente (CNV) peut être un vrai game-changer pour établir et cultiver des relations harmonieuses au sein de la famille recomposée, dont les membres viennent d’horizons différents. Avec bien souvent, des valeurs, des vécus et des attentes diverses. Parce qu’elle favorise l’empathie, la bienveillance et la compréhension, cette méthode permet à chacun de faire entendre ses besoins efficacement et calmement pour préserver un quotidien plus harmonieux et plus serein. Mode d’emploi.
Les 4 piliers de la Communication Non Violente
La CNV repose sur quatre étapes fondamentales : l’observation, l’expression des sentiments, la reconnaissance des besoins et la formulation de demandes claires. Ces étapes permettent d’éviter les jugements et les malentendus, qui sont fréquents dans les familles recomposées. Par exemple, une situation courante est celle où un parent, ou un beau-parent, fait une remarque sur le comportement d’un enfant. Si cette remarque est perçue comme critique ou accusatrice, elle risque de créer de la méfiance, voire de la colère, chez l’enfant. En utilisant la CNV, le parent peut observer les faits objectivement, sans émettre de jugement, puis exprimer ses sentiments et ses besoins, pour finalement formuler une demande respectueuse. Cela permet de mieux comprendre les motivations de chacun et d’éviter des conflits inutiles.
Pour Anne Van Stappen, autrice du Petit Cahier d’Exercices de Communication Non Violente, la CNV “est un art du dialogue au service d’un art de vivre”…” afin de répondre à un rêve de son fondateur: que chaque être humain ait accès à la connaissance d’une façon d’être en relation qui encourage la paix, la bienveillance et la coopération”.
La CNV pour aider les enfants en proie à des émotions complexes
L’un des principaux avantages de la CNV dans une famille recomposée est sa capacité à promouvoir l’écoute active et l’empathie. Lorsque des enfants se retrouvent à vivre avec un nouveau beau-parent ou des demi-frères et sœurs, il est courant qu’ils ressentent des émotions complexes : la jalousie, l’insécurité ou la peur de perdre leur place. En pratiquant la CNV, les adultes peuvent créer un environnement où chaque enfant se sent écouté et compris. En partageant ouvertement leurs sentiments et leurs besoins, les parents permettent aux enfants de s’exprimer sans crainte de jugement. Cela aide à construire un climat de confiance et de sécurité émotionnelle, favorisant une cohabitation harmonieuse.
La CNV pour les adultes que la famille recomposition met sous tension
La CNV est également bénéfique pour les adultes eux-mêmes. Dans une famille recomposée, les partenaires peuvent avoir des visions éducatives ou des valeurs différentes concernant la manière d’élever les enfants. Des désaccords peuvent surgir et, sans une communication claire, ils risquent de se transformer en conflits ouverts. La CNV aide chaque parent à exprimer ses opinions et ses préoccupations sans agressivité, en se concentrant sur ses propres besoins et ressentis. Par exemple, un parent peut dire : « Quand je vois notre enfant jouer avec son téléphone pendant le repas, je me sens préoccupé, car j’ai besoin que ce moment soit un moment d’échange familial. Pourrais-tu m’aider à instaurer cette règle ? » Cette manière d’aborder les sujets délicats facilite l’entente et encourage une prise de décision commune.
Apprendre à poser les limites
Enfin, la CNV permet de poser des limites de manière respectueuse et constructive, un aspect essentiel dans les familles recomposées où les rôles et responsabilités de chacun peuvent être flous. En formulant des demandes précises et en tenant compte des besoins de chaque membre, les parents peuvent poser des bases solides et éviter les ressentiments.
Et si votre façon de communiquer était parfois violente ?
Petit exercice de “CNV, tiré du Petit Cahier d’Exercices de Communication Non-violente”, du Dr Anne Van Stappen, pour faire le point. Estimez-vous être violent.e dans votre manière de communiquer ?
La réponse vous semble évidente ? Ou pas du tout ? Vous êtes-vous déjà seulement posé la question ? Répondez très sincèrement à ces quelques interrogations pour découvrir où vous en êtes :
Estimez-vous être violent…
Cela peut être contre vous mais aussi contre autrui. Pour le savoir, diriez-vous que vous avez tendance à…
- Juger, critiquer ? Toujours / Souvent / Parfois / Rarement / Jamais
(Cela signifie : comparer/culpabiliser : Toujours / Souvent / Parfois / Rarement / Jamais…
Diagnostiquer : Toujours / Souvent / Parfois / Rarement / Jamais
Interpréter : Toujours / Souvent / Parfois / Rarement / Jamais
Généraliser : Toujours / Souvent / Parfois / Rarement / Jamais
Entretenir des idées toutes faites, des préjugés : Toujours / Souvent / Parfois / Rarement / Jamais
Etablir des hiérarchies : Toujours / Souvent / Parfois / Rarement / Jamais)
- Entretenir une pensée binaire : Toujours / Souvent / Parfois / Rarement / Jamais
- Nier votre responsabilité : Toujours / Souvent / Parfois / Rarement / Jamais
- Exiger, obliger, menacer : Toujours / Souvent / Parfois / Rarement / Jamais
- Manquer de temps et de disposition pour écouter l’autre : Toujours / Souvent / Parfois / Rarement / Jamais
- Donner des conseils non sollicités : Toujours / Souvent / Parfois / Rarement / Jamais
- S’emballer, s’énerver contre l’autre : Toujours / Souvent / Parfois / Rarement / Jamais
- Nier sa capacité de choix : Toujours / Souvent / Parfois / Rarement / Jamais
Vous l’aurez compris, toutes ces propositions sont des formes de violence.
Mais savez-vous également reconnaître chez vous, les signes annonciateurs de violence ?
La violence peut s’exprimer de manière verbale et/ou physique. Voici quelques signes précurseurs à prendre en compte:
- Pâleur ou visage rouge
- Transpiration (parfois excessive)
- Agitation
- Poings serrés ou mâchoires crispées
- Elévation du ton de la voix
- Respiration saccadée
- Regard furieux
Il vous arrive de connaître ses signes ? D’exploser à la maison ? La CNV peut certainement vous aider à mieux comprendre ce qui se joue en vous et à trouver comment mieux communiquer et éviter les accrochages stériles.
Pour plus d’explications et des exercices concrets pour mettre en pratique cette approche, découvrez vite le Petit Cahier d’Exercice de Communication Non Violente du Dr Anne Van Stappen (Jouvence, 8,95 euros)
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Elyane Vignau
Journaliste depuis plus de 20 ans, ancienne rédactrice en chef de Psychologies.com, je m'intéresse depuis toujours aux questions familiales et la psycho au sens large. Je suis moi-même mère et belle-mère et partage ici les meilleurs conseils d'experts pour vivre le plus sereinement possible le quotidien de parent séparé, que vous viviez en famille monoparentale ou recomposée.
